La question des déchets est centrale et fondamentale dans l’atteinte globale des Objectifs de développement durable (ODD) définis par l’ONU et adoptés par la France et l’Union européenne. Les quantités et la nature des déchets générés, ainsi que notre manière de les gérer sont des indicateurs transversaux de notre capacité à nous développer durablement. Pourtant, il n’y a que peu de cibles spécifiques aux déchets. L’ODD 11 confie la gestion des déchets aux autorités locales. L’ODD 12 les intègre sous l’angle de la réduction du gaspillage alimentaire, de la production responsable et du recyclage. Ainsi la question des déchets est explicite dans l’Agenda 2030 à travers les deux perspectives suivantes.

  • Celle de notre capacité à réduire nos besoins, à réduire le gaspillage, et à produire des matières premières issues du recyclage (ODD12) : l’action des États est nécessaire pour la transition vers la sobriété couplée à une économie circulaire intensifiant les différentes étapes des usages de la matière ;
  • Celle des politiques des villes et communautés (ODD 11) liée à la collecte et au traitement des déchets, pour réduire la pollution (de l’air, de l’eau et des sols) ainsi que les blocages du drainage urbain, augmentant les risques d’inondation et de transmission de maladies.

Aujourd’hui, le secteur souffre au niveau international d’un manque d’indicateurs spécifiques et de cibles reconnaissant la transversalité de l’impact des déchets sur l’ensemble des ODD.

  • Le constat : 2,1 Mds de tonnes/an de déchets solides municipaux sont aujourd’hui générées dont 0,8 Mds tonnes/an non gérées. Si nous restons sur la tendance et les pratiques des vingt dernières années, nous aurons 3,8 Mds de tonnes/an de déchets générées d’ici 2050, dont 1,6 Mds de tonnes/an non gérées (Global Waste Management Outlook 2024). La consommation de matière vierge, désignée sous le terme d’empreinte matière, dépasse les capacités de la planète (estimée à 12 t/pers/an avec un équilibre planétaire aux alentours de 6 t/pers/an)
  • L’ambition : la transition vers un scénario où la circularité serait centrale avec l’ensemble des déchets bien gérés permettrait de réduire de moitié les externalités négatives sur le changement climatique, les écosystèmes et la santé, et de libérer des gains du recyclage excédant ces externalités négatives (Global Waste Management Outlook 2024).
  • Le besoin : porter cette transition vers une bonne gestion de tous les déchets et une économie plus sobre et plus de circulaire au plus haut niveau des instances internationales afin de faire évoluer l’ensemble des cadres internationaux contribuant à cette transition.