Les acteurs de l’eau et du déchet présentent une approche systémique pour atteindre les ODD de l’Agenda 2030.
Le tout nouveau Partenariat français pour les déchets a organisé son premier événement le 30 mai 2013 au Rooftop Grenelle, à quelques minutes du bâtiment de l’UNESCO où se sont déroulées les négociations.
Cette rencontre avait pour objectif d’alimenter la réunion de travail du Comité intergouvernemental de négociation (CIN) sur la pollution plastique de l’ONU, qui a eu lieu à Paris du 29 mai au 2 juin. Un événement organisé en partenariat avec l’ASTEE, le Partenariat français pour l’eau (PFE), l’International Solid Waste Association (ISWA), UN-Habitat et UNEP.
Des délégations de négociateurs de plusieurs pays étaient présentes dans les panels et dans la salle, et ont été invitées à réagir aux messages clés structurés autour de quatre piliers :
- impact sur l’eau ;
- réduction des plastiques mis sur le marché ;
- réduction des fuites de plastiques vers l’environnement par une gestion holistique des déchets ;
- recyclage.
Perspectives
Perspective politique internationale : protection de la qualité de l’eau de la source à la mer
Le traité devrait inclure une référence explicite à la Convention sur le droit relatif à l’utilisation des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation (UNWC) et à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention Eau). Les deux conventions traitent toutes les deux directement ou indirectement de la protection des écosystèmes marins, notamment de la pollution plastique qui vient des réseaux fluviaux.
Perspective scientifique et pratique : principe de précaution et amélioration des connaissances
- Inclure dans le traité une liste de polymères et d’additifs autorisés, plutôt qu’une simple liste de substances interdites. Étant donné que plus de 66 000 substances plastiques existent, seule cette approche permettrait de maîtriser les risques environnementaux et la recyclabilité.
- au niveau national, il est nécessaire de développer un savoir-faire harmonisé sur la quantification des différents plastiques se retrouvant dans l’eau, avec pour objectif final de pouvoir remonter à leurs utilisations, et ainsi éclairer les décideurs sur les leviers d’action. Ce savoir-faire est important à développer pour soutenir l’efficacité des futures réglementations.
Perspectives gestion des déchets
1 - Réduire le volume des plastiques. La priorité numéro un est de réduire le volume global des déchets plastiques. Cette priorité est en parfaite adéquation avec l’ambition du secteur des déchets solides de réduire les volumes globaux de déchets produits. Pour réduire le volume des plastiques, il faut s’attaquer stratégiquement et prioritairement aux plastiques les plus nocifs et réfléchir en profondeur aux incidences des solutions de remplacement proposées. Cette stratégie s’appuie sur une approche scientifique afin d’informer les décideurs à tous les niveaux sur les utilisations du plastique qui entraînent des pollutions et leurs effets sur la santé et la biodiversité.
2 - Réduire les « fuites » de plastiques provenant de déchets mal gérés. Un système de collecte efficace empêche les déchets plastiques de se retrouver dans l’environnement. Le traitement doit être pensé en fonction du contexte local et viser à empêcher la pollution de l’environnement naturel par les plastiques. Les solutions de traitement incluent : les décharges sanitaires pour les flux de déchets non valorisés, des systèmes de recyclage adaptés aux besoins du marché local et pouvant être contrôlés et surveillés, des solutions de valorisation énergétique des déchets.
3 - Recycler. Il est souvent nécessaire de créer des marchés de recyclage. Les matériaux recyclés restent économiquement plus chers. Le mécanisme d’initiation du marché doit lancer des programmes de recyclage qui conduisent à la conservation des ressources, aux économies d’énergie, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et qui garantissent que les matériaux/objets recyclés ne rejettent pas de plastiques nocifs dans l’environnement (exemple des banques de plastiques recyclés placées dans l’espace urbain qui laissent échapper des plastiques toxiques). Les défis et la complexité de la mise en place de tels systèmes comprennent l’infrastructure de recyclage, la création d’une demande de marché pour les produits, le changement de comportement des consommateurs ainsi que la coopération des parties prenantes.